Thursday, July 02, 2015

Comme le temps passe…

Voilà maintenant un an que je slame.
Un an, plus ou moins quelques jours, 12 fois, 11 fois probablement, que je monte sur cette scène ou une autre pour prendre la parole, et vous amuser de mes histoires.
Chaque mois, j'essaie de poser sur le papier ou le clavier, un à deux textes, puis de vous les dire. C'est mon défi personnel. Écrire. Parler c'est facile. Trouver dans le slam le motif nécessaire à poursuivre cette voie, l'écriture, la narration. Pas de rimes, ou alors pas trop. Un texte, et si possible une histoire…
Un an... Comme le temps passe...
Pendant cette année, le monde a bougé, le passé a encore reculé dans nos mémoires, le futur s'est approché de nous mais est resté toujours insaisissable, un jour j'écrirai, un autre jour j'écrirai, lorsque je serai grand j'écrirai un roman... Je suis grand, je n'ai toujours pas écrit de roman, le temps passe et je vous parle de cette ambition, de cette volonté pas encore réalisée...
Je parle, le temps passe, 3 minutes à écouler tranquillement, grain après grain... Lettre après lettre, imprimées sur le papier...
Ailleurs dans le temps, c'est mon grand-père qui parle, il raconte les histoires de Gognaf. Il les raconte à mon oncle quand il est enfant. Il les raconte à ma tante quand elle est enfant. Il les raconte à ma mère, quand elle est enfant, il nous les racontes à moi et à mon frère, gamins turbulents mais avides de contes, les aventures de Gognaf, livré tout petit par une cigogne distraite à des parents adorant la choucroute.
Plouf !
Le bébé Gognaf naissait encore et encore d'une chute dans la choucroute là ou d'autres seraient tombés dans la potion magique... Aaaah, le ravissement des enfants ! C'était amusant, nous avons tous ris.
Mais le temps passe...
Mon grand-père n'a jamais écrit les aventures de Gognaf, et maintenant c'est trop tard, bien trop tard... Son coin de cimetière à l'ombre des cyprès, les fleurs y éclosent, les ronces s'y développent, d'années en années le granit gris se couvre de lychen, il a de plus en plus l'air d'avoir toujours été là, seules les lettres de bronze énonce le temps, l'instant dans l'histoire ou un acteur a quitté la scène, et rappelle si besoin que oui oui, c'est vrai, c'était hier, mais c'est maintenant il y a longtemps, le temps passe vous vous souvenez ?
Et pendant que je slame, il glisse tranquillement, pendant qu'il se passe des choses, dans la salle et ailleurs. Et pendant que je vous parle, mais ailleurs dans le temps, c'est un scribe égyptien qui dessine un poème, ailleurs dans le temps, c'est moi qui tape au clavier, un texte sur le temps.
Demain c'est trop tard, demain, encore demain, et si tu n'écris rien ce sera déjà trop tard.
Ce soir, prends ta plume.
Écris.
Joyeux anniversaire...