Wednesday, August 10, 2016

Ceux qui partent, ceux qui restent

Le temps passe, c’est une fatalité, et à la fin tout le monde s’en va,

C’est normal,

C’est comme ça.

Mais il y a aussi ceux qui s’en vont avant la fin de la ligne, ceux qui partent.

Il y a,
Ceux qui partent petit à petit, qui s’évaporent, sèchent au soleil d’une vie bientôt trop courte. On les voit qui s’étiolent, qui fanent comme des fleurs assoiffées. Et puis un jour ils disparaissent.

Il y a,
Ceux qui partent, maudits par des choses lentes, les membres pris dans un goudron douloureux qui les paralyse, qui emprisonne leur esprit dans une cosse de bitume, ceux là partent d’un coup, d’un geste solitaire, d’un seul.

Il y a,
Ceux qui partent et qui prennent la route emportés par l’ivresse et le désir de déjà être ailleurs, ceux là ne parviennent jamais à destination, ou plutôt ils quittent la route et arrivent ailleurs. Ils arrivent toujours ailleurs, toujours plus vite, ils sont partis, c’est fini.

Il y a,
Ceux qui partent, qui depuis toujours se sentent d’ailleurs, se sentent autrement et jamais ne trouvent le moindre intérêt à leur quotidien. Ils se cherchent. Partent sur les routes. Rejoignent des fous. Cherchent un sens à leur vie dans une auto-immolation et… et quoi ? Quel sens à tout ça ?



Et ceux qui restent ?

Ceux qui luttent, qui préfèrent égoïstement attendre de voir comment les choses se passeront ?
Ceux qui succombent à chaque instant à la curiosité ?
Qui croquent à pleines dents tous les voyages immobiles, les instants ici, là, là, et encore ici.

Eux, ils restent.



Moi, je reste.